Index de l'article |
---|
Etre une journaliste sportive |
Offensive féminine |
« Pour l’émission 100% Foot, j’ai passé un pilote comme n’importe quel garçon » |
Jeune, femme... et chef ! |
Toutes les pages |
Jeune, femme... et chef !
« Mon école, ça a été Sud Ouest ». Ancienne espoir du tennis français et passionnée de football, c'est il y a dix ans qu'Audrey Ludwig fait ses premières armes dans le journalisme. Un stage d'observation au journal régional : « Ca c'est très bien passé, après je suis allée taper à la porte du service des sports, pour leur demander un autre stage d'observation ». C'est ainsi que la jeune femme met un pied dans la rédaction. Rapidement, elle enchaîne les CDD pour se retrouver, huit ans plus tard, chef adjointe du service des sports, au siège du journal, à Bordeaux. Une des rares femmes en responsabilité dans le monde du journalisme sportif d'aujourd'hui. Un poste que la native d'Alsace occupe depuis plus d'un an. « Dans la boîte, les réactions ont été très vives, ça a été un gros choc. Des réactions surtout par rapport au fait qu'une femme prenne des responsabilités ». Et son âge, 33 ans, n'arrange pas les choses : « je cumule deux tares : je suis jeune et je suis une femme ! », dit elle en grimaçant, sourire aux lèvres.
« En 60 ans, il n'y a eu que deux femmes aux sports à Sud Ouest Bordeaux »
« Le sport c'est quand même contraignant, c'est ne pas avoir de week-ends, de soirées, d'horaires. C'est encore pire qu'un journaliste classique de locale qui se tape de temps en temps les conseils municipaux ! Si on a des enfants c'est difficile. C'est peut-être ça qui a longtemps freiné les femmes ». Et qui les freine peut-être encore toujours. Stagiaire ou salariée, depuis ses débuts, Audrey Ludwig n'a jamais eu de difficultés à s'intégrer dans ce monde masculin. Même noyée au milieu des journalistes hommes quand elle couvre Roland Garros chaque année. Mais elle sait que la présence féminine dans les rédactions sportives et sur le terrain en intrigue plus d'un. Une « curiosité » pour les collègues comme pour les sportifs interviewés.
Et si demain elle devait abandonner le sport ? « Aucun souci ! ». Au moins, on ne la prendra plus pour la secrétaire de la rédaction sportive, quand elle décroche le téléphone... Anecdote.